Elle
apprend le crochet et adapte cette technique au fil de fer -elle utilisera
aussi le fil de cuivre,de laiton, d'aluminium - galvanisé, oxydé... -
produisant des sculptures qui se font... en se faisant, se développant dans
l'espace au cours de la pratique, pour être accrochées en suspension. Ces
lignes, ces dessins ou plutôt, ces "boucles" dans l'espace sont a considérer
dans le même temps que les sculpteurs- mâles, modernistes- américains comme
David Smith, Calder, Noguchi ou Richard Lippold s'inspirent des travaux de
soudure du métal de Gonzalez et de Picasso (cf. les travaux de Carmen Gimenez
et son exposition au Guggenheim, il y a vingt ans...). Sauf que Ruth Asawa se
réfère au tricot et à la couture, aux "travaux manuels". Et qu'elle
détourne la relation de frontalité à la sculpture sur (ou sans) socle en
suspendant ses pièces, qui sont vues par dessous.
Incluse
dans la plupart des histoires de la sculpture moderne, Asawa n'a pourtant pas
bénéficié d'énormément d'expos perso (1973... et 2006); du moins jusqu'à une
période récente, de "redécouverte", notamment chez Christie's en mai
dernier. Elle a cependant reçu nombre de commandes publiques et s'est
beaucoup investie dans la création de programmes éducatifs intégrant la
discussion avec les artistes, ainsi que les pratiques de l'art et du jardinage
: l'une de ces écoles, à San Francisco, a d'ailleurs été nommée la "Ruth
Asawa School". Elle a également participé à nombre de commissions chargées
des fonds publics de l'art (pour la santé mentale, California arts council,
NEA..)"
Source: Le Beau Vice, Ruth Asawa